Background original

Uru vint à la vie alors qu’il n’y avait que le vide. L’on ne sait pourquoi ni comment ceci arriva, mais c’est comme cela que tout commença. La première chose qu’il ressentit fut la peur, la peur dû au vide, le rien.
Uru hurla, ce fut la première chose qu’il accomplit de tout son règne et c’est de là que vient son nom.
Ce cri était si fort et dura si longtemps qu’il ‘créa’. La matière se fit autour de lui, s’étendant peu à peu.
Le cri cessa et la matière arrêta de se répandre, le vide faisait encore peser son incommensurable présence. Uru s’assit alors pour réfléchir, il devait trouver un moyen de repousser cette menace qui guettait la moindre faille dans la matière pour l’envahir à nouveau et réduire à néant ce commencement d’univers. Après un long moment de réflexion, L’Unique créature s’avança vers le vide, repoussant la peur qu’il lui inspirait. Il imposa ses mains sur les limites de la matière et ferma les yeux.
Quand il les rouvrit, où qu’il regardât, la matière était, le vide n’était plus une réalité, du moins, pas un danger proche.
Première leçon, Uru venait d’apprendre qu’il avait la connaissance. Il possédait le savoir absolu et le pouvoir pour tous faire.
Alors il fit.
Les soleils, les étoiles, les comètes, les météorites, les planètes.
Après avoir fais dans l’infiniment grand et compliqué, il fut satisfait et s’endormit.

Il se réveilla plus tard, ayant une intuition.
Toutes ces planètes étaient vides, trop vides. Il devait y faire quelque chose et travailla à la création d’êtres vivant. Il parvint à faire des choses simples, mais cela ne l’intéressa pas. Il fit plus compliqué, des créatures aquatiques, prédateur, proie, végétaux. Puis terrestre selon le même schéma, prédateur, proie et végétaux.
Puis d’autres créatures, qui, celles-là, volaient, prédateur, proie.
Une fois toutes ces créatures placées sur planète, il fut satisfait et s’endormit.

Une autre intuition le réveilla.
Il regarda son monde pendant des temps immémoriaux, voyant les générations de créatures mourir et vivre les unes après les autres.
Ceci lui fit un tel choc, voir qu’il était éternel alors que ces choses mourraient à une vitesse effarante pour lui, certaines espèces qu’il avait créées, pas suffisamment adaptées se faisaient massacrer jusqu’à l’extinction.
Certes, ce monde était fait de telle sorte que les prédateurs mangent les proies, et les proies les végétaux, mais que ces créatures éliminent une autre espèce sans remords et sans tenter de les aider pour les préserver le dépassait.
Comment ces ingrates créatures qui étaient le fruit de sa chair se permettaient d’assassiner leurs frères à l’encontre de sa volonté !?
Et partout où il regardait les espèces s’entretuaient. Quand une semblait vraiment ‘supérieure’ aux autres, capable d’asseoir une certaine autorité, il remarquait toujours un problème, maladies, problèmes génétiques ou prédateur insidieux.
Uru décida de se faire aider en créant d’autres créatures, d’autres êtres de lumière, semblables à lui-même, infaillibles.
Se rappelant l’erreur commise avec les espèces, qui ne comprenait ni ne respectait ses dessins et ses volontés, il voulu faire des êtres lui obéissant au doigt et à l’œil, des parts de lui-même agissant en autonomie, comme les membres d’une fourmilière.
Le dieu créa une île sur la planète où il avait installé les espèces et s’y installa afin de travailler tranquillement sur ses créations.
Après un long labeur, il acheva sa première création.
Première erreur ce n’était qu’une coquille vide, Uru n’avait pas installé d’esprit. Il mangea ce corps afin de reprendre des forces et s’attela à la seconde tache.
Deuxième erreur, il ne créa qu’un esprit sans corps.
Immédiatement cette créature communiqua avec son créateur.

Uru lui appris donc ses volontés, et son fils de lui répondre.

-Créateur, comment empêcher la déchéance des espèces ?
-Je ne le sais, c’est pour cela que je t’ai créé.
-Mais, Créateur, je suis le fruit de ton esprit, en moins puissant, si tu ne connais pas la solution comment une simple copie ne pouvant penser différemment pourrais la trouver ?

Uru comprit, et mangea cet esprit, lui même en somme, pour se redonner des forces et reprendre son travail.

De nouveau, il créa un esprit, indépendant toutefois, qui avait ses propres schémas de pensées et pouvait donner son avis à l’encontre de son maître. Dés qu’il fut créé, il entra en communication avec son créateur.

-Pourquoi est-ce que j’existe, maître ?
-Tu viens de naître, et la première chose que tu fais est de me poser une question, de là je prends ton nom. Tu as soif de connaissance, tu es curieux, Cryo.
-Pourquoi est-ce que j’existe, Créateur ?
-Car j’ai besoin de ton aide. Ecoute-moi, j’ai créé les étoiles, les soleils et les planètes, et j’ai peuplé l’une de ces planètes de créatures, aquatiques, terrestre et aérienne.

Longtemps Uru éduqua son enfant.

-Cryo, as-tu une idée de la façon d’agir pour résoudre ce problème ?
-Lequel, Uru mon Créateur ? Celui concernant l’extinction d’espèce où le problème du statut quo, que tous reste aussi sauvage et primitif ?
-Parle moi de ces deux problèmes, mon Enfant.
-En ce qui concerne la disparition d’espèce, mon Créateur je ne vois qu’une seule solution.
Attendre. Si des espèces disparaissent, détruite par d’autres c’est que, selon moi, elles le méritent de par leur faiblesse. Vous avez été bien trop absorbé mon Créateur, par la contemplation de la destruction de vos premiers enfants que vous n’avez pas vu que d’autres naissent, plus adaptes et forts. Les espèces fortes ne doivent pas aider les faibles, ils doivent mourir ou évoluer.

Uru fut profondément choqué, c’était la première fois que quelqu’un confrontait son avis au sien, et surtout qu’il semblait avoir tort.
Tout créateur de l’univers qu’il était, Uru était faillible.

-Parle moi de… ton deuxième avis.
-Eh bien, mon deuxième avis se résume en… Moi ! Maître, je vais vous prouver que moi, et ceux à mon image que vous pourriez créer sont votre… chaînon manquant. Envoyez nous sur cette Terre et nous serons l’espèce dominante, nous civiliseront quelques endroits, et laisserons une grande part à la nature, le monde sera dompté.
-Mon Enfant, j’attends que tu prouves tes paroles par des actes.

Cryo partit donc pour le monde, le survola à la recherche du lieu parfait qu’il trouva sous forme d’une vaste plaine sillonnée par une rivière dont l’autre berge était composée d’une forêt.
Le deuxième être de lumière se posa sur une pierre plate et réfléchit.
Des jours durant il imagina une ville digne de ses prétentions et de ses semblables.
Pendant ce temps, Uru commença un long voyage à travers tous les mondes. Il en peupla certaines, en étudia d’autres et son savoir grandit en conséquence.
Après 17 jours, Cryo su ce qu’il devait faire.
Il alla à une montagne au loin en quelques instants, il n’y avait plus qu’à déplacer toute cette roche au lieu dis pour faire la ville.
Cryo n’y parvint pas, il était esprit, immatériel et ne pouvait avoir une quelconque incidence sur le matériel. Cependant il l’ignorait et essaya des jours durant sur plusieurs choses.
Finalement, il pu remarquer que lorsqu’il s’approchait trop des créatures vivantes, celles-ci réagissaient en prenant la fuite, certaines fuyaient plus tôt que d’autres, plus ou moins sensible.

Cryo quitta la planète pour attendre son maître. Celui-ci revint longtemps après.

-Maître, j’ai un problème.

Uru lui fit signe de patienter et arpenta la planète, quand il revint, il arborait un air austère.

-Tu devais me prouver que je n’avais pas placé ma confiance en toi pour rien. Tu as échoué, cette planète est toujours aussi primitive, maintenant dis moi ce qu’il en est de ton problème.

Cryo s’expliqua alors, se lamentant et rapportant ses observations sur les réactions animales.

Uru alla sur la planète et s’approcha d’un animal. Alors qu’il était encore loin de celui-ci, il s’enfuit. Le dieu était pourtant persuadé de ne pas avoir été vu, dans son esprit il désirait être invisible aux yeux des créatures.
Un soupçon de doute commença à envahir son esprit. L’unique s’approcha d’un arbre et le saisit dans sa main et le replanta avant d’appeler Cryo qui apparut quelques instants plus tard.

-Saisis toi de cet arbre, mon Enfant.

Cryo obtempéra et sa main passa au travers du tronc.

-Est-ce normal, Créateur?
-Tout à fait, ne t’inquiète pas. Partons.

Uru arborait un air calme et satisfait qui rassura Cryo.

-Mon Enfant, quitte cette région, par visiter la matière au loin, écoute et apprend, j’ai mis des animaux à d’autres endroits. Plus tu visiteras loin et longtemps, plus ton savoir grandira en conséquence.

Cryo partit et Uru se retrouva seul. Immédiatement il se mit au travail, il avait comprit que si Cryo ne pouvait pas agir sur le monde physique c’était car il n’avait pas d’enveloppe corporelle.

-Quelle bêtise et quelle tristesse ! De plus, je ne peux le manger, comment pourrais-je anéantir celui que j’ai créé et avec qui je parle ?
Je me dois de recommencer mon travail, cette fois-ci j’allierais l’enveloppe à l’esprit !

Et Uru de se mettre au travail.
Il passa par toute une série de demi échec et demi succès, créant des hybrides fous furieux ou infirme. Un jour même, l’une de ses créations l’attaqua. Uru l’anéantit sans difficulté, mais l’expérience du combat était une première pour lui, et une première plutôt traumatisante.

Enfin, le dieu créa une enveloppe corporel investit d’un esprit qui avisa son maître avec étonnement.

-Vénéré, je ressens, je pense, je parle, donc je vis.
-Tu es perspicace, mon Enfant, tu analyses et en tire des conséquences, Prÿhin.
-Est-ce ainsi que je me nomme, Prÿhin ?
-Certes, mon Enfant.
-Pourquoi m’avez-vous créé, maître ?

Et une fois encore, Uru éduqua un de ses enfants. Ce fut plus long et laborieux, Prÿhin apprenait vite, cependant, le fais d’avoir une consistance physique l’obligeait à intégrer plus de concepts.
A la fin de son éducation, Prÿhin demanda à Uru un temps pour se reposer, délai qui lui fut accordé.
Longtemps après, Prÿhin revint vers son créateur alors qu’au même moment, Cryo revenait de son voyage initiatique.
Prÿhin ne fut pas étonné, juste anxieux, car son maître lui avait parlé de Cryo.
Ce dernier, cependant resta éberlué pendant quelques instants.

-Maître Uru, qui est-il ? Est-ce l'un des semblables que vous avez créé lors de mon absence ?
-En effet, en partie.
-Comment cela ? Mais… il ne m’est pas semblable, non ? Il a quelque chose d’étrange…

Uru partit vers la planète, dans une clairière cachée où il montra un arbre à Cryo.

-Qu’en est-il, mon Maître ? Dois-je de nouveau m’en saisir ?

Le dieu acquiesça et, comme la fois précédente, la main de Cryo passa au travers du végétal.
Uru regarda Prÿhin qui fit de même.
L’arbre sortit de terre et resta dans sa main.

-Pourquoi ?! Comment se fait-ce, Créateur ?
-Tu n’es pas matériel, Cryo. Je l’ai compris. Tu es un esprit pur, sans contrainte physique, mais, en échange, tu ne peux agir sur le monde matériel.
-Mais… Maître, vous-même pouvez agir sur moi, vous avez dit avoir créé un esprit autrefois, et l’avoir mangé. Si vous l’avez pu c’est que vous pouvez agir sur le matériel et l’immatériel, et si Prÿhin peut me voir, c’est qu’il en va de même pour lui.
Pourquoi je ne le puis ? Suis-je refoulé au titre de brouillon raté ?
-Prÿhin peut agir sur toi, en effet.
-Maître, donnez moi forme matérielle.
-Ceci serait très long et difficile.
-Peu m’importe, faites !
-Je risquerais d’altérer ton esprit.
-Soit, je prends le risque.
-Et je ne le ferai pas.
-Pourquoi donc ?
-Ce serait trop dangereux, et car, tu l’as dis toi-même, rappelle-toi : Les espèces doivent mourir ou évoluer. Meurs ou évolue.
-Créateur, je vous le demande une dernière fois, créez moi une enveloppe charnelle, sinon…

Uru explosa de colère.

-Oserais-tu menacer celui qui t’a créé ?!

Sous l’impulsion de la colère, Uru ‘frappa’ Cryo qui recula sous l’impact. Les yeux fous, l’immatériel fixa son créateur.

-Tu regretteras ton geste et tu te maudiras cent fois de m’avoir créé, infect bâtard !

Et il disparut.
Prÿhin parla alors.

-Maître Uru, je crains que nous fassions face au premier Renégat.
-Qu’il en soit ainsi, et que Cryo devienne le Renégat.

Uru et Prÿhin se mirent au travail, commençant à œuvrer chacun de leur côté dans l’espoir de trouver une espèce capable de prédominer sur les autres, afin de créer un ordre.

Pendant ce temps, aux confins de l’univers matériel, Cryo le Renégat léchait ses plaies et ruminait de sombres pensées. Il s’approcha dangereusement de la frontière avec le vide.

-Ô toi, vide qui me ressemble tant et qui fut chassé par mon Créateur comme il me chassa, aide-moi ! Comment faire pour me venger et vaincre celui qui me créa ?

L’être immatériel rayonna d’un sourire aux implications sinistre.

-L’imbécile me créa, son rejeton fera de même ! Entendez-vous, êtres immatériels, Cryo le grand, roi de l’immatériel, va tailler un royaume pour les rebuts de notre espèce et prendre notre revanche contre le monde matériel !

Très vite, il commença à créer.
Trop hâtif, trop sûr de lui, trop emballé par son idée il termina sa première créature en peu de temps.
Si l’on avait pu la décrire physiquement, voila ce qu’aurait été le portrait.
Le haut du crâne plat, un grand front croulant sous des replis de peau graisseux aussi durs et de même couleur que l’acier. En plein dans cet amas de peau se trouvaient en cercle huit yeux, chacun d’une couleur et d’une forme différentes, le plus bas étant incrusté juste au dessus de la bouche de la créature, là où se trouverait les lèvres si elle en possédait. De chaque côté de cette tête se situaient deux petits cubes formant les organes auditifs externes.
Un cou puissant et musculeux reliait cette tête au torse couleur acier et tout aussi musculeux que le cou. La chair parfois à vif, apothéose du bâclage de Cryo, suintait d’un liquide vermeil ou bien suppurait une mixture jaunâtre.
Deux bras, celui de droite fortement musclé et recouvert de pointe étai terminé par un moignon recouvert d’autant de fil coupant comme du rasoir que le bras l’était de pointes.
Celui de gauche se divisait en deux au niveau du coude, l’un des avant-bras, très court, se terminait en forme de lame, l’autre était un large tentacule gélatineux duquel gouttait du poison.
Les jambes qui étaient celles d’un taureau se terminaient par deux larges pieds.

Cryo sourit de sa ‘réussite’.

-Bien ma première créature, tu vis, tu es immatérielle. Je vous donne, à toi et aux tiens le nom de ‘Démons’ : ceux qui viennent de l’immatériel.
Je te nomme Bauglir le premier né, crée à ton tour tes semblables, je vais faire de même.

Et ainsi Cryo créa 8 démons majeurs, qui eux-même se mirent à en créer d’autres, chacun étant moins puissant à chaque fois, jusqu’à la huitième génération qui n’avait même plus la puissance nécessaire à se créer des semblables.

Son armée prête, Cryo se lança vers La Planète.

Uru fut le premier à sentir leur approche, mais Prÿhin, lui, fut le premier à voir Cryo à la tête de ses légions démoniaques, fonçant vers lui pour l’abattre.
Instinctivement il trouva les gestes et la manière de le vaincre.
Les premiers ne purent rien contre cet être d’une puissance inégalable, puis, peu à peu, à force que les générations les plus âgées et expérimentées arrivaient, Prÿhin fut submergé mais parvint à fuir et à rejoindre Uru au prix d’un effort incroyable.

La horde les encercla mais resta à distance respectueuse. Puis, Uru prit la parole d’une voix sévère.

-Ainsi donc, Cryo, mon rejeton, tu as toi-même créé mais commis une erreur irréparable ! Qui contrôlera ces âmes damnées et ces bêtes grossières quand tu nous auras abattus, ton frère et moi ?

Des gémissements et des couinements s’élevèrent de la horde suite à ces paroles. Cryo se plaça au devant de sa horde.

-Moi, Créateur, vous me répudiez et me sous-estimez une fois encore, j’ai un total contrôle sur mon peuple, car je vais les sauver de la déchéance !

Des beuglements et des clameurs s’élevèrent des légions de la damnation.

Cryo engagea le combat contre son père, accompagné des 8 Démons majeurs. Prÿhin retint le reste de la horde, et en particulier les démons de la deuxième et troisième génération, les plus puissants après les majeurs.

L’un après l’autre, les démons majeurs poussèrent un hurlement de douleur et quittèrent le combat, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que Bauglir et Cryo.
Prÿhin était encerclé par tout le reste de l’armée et nul doute qu’il eut été terrassé si Uru n’avait fait fuir Bauglir et acculé Cryo dans une impasse où ses deux seuls choix étaient la reddition ou la mort.
Le renégat choisi le premier choix.

-Renégat, en échange de ta vie je pose cette condition : toi et tes hordes devez résider dans les limbes immatérielles ou être détruits jusqu’au dernier.

Tous s’en furent. De nombreux démons avaient été détruits, surtout des générations les plus faibles, mais les 8 majeurs étaient toujours.
C’est ainsi que Uru prit la décision de créer un autre être, pour les aider, Prÿhin et lui dans leurs tâches, et pour repousser les démons en cas de récidive.
Le dieu laissa Prÿhin s’occuper seul des espèces et partit plus loin pour créer un autre rejeton.
Il y travailla longtemps, et mit tout son savoir.
Ainsi naquit Syör.
Uru le nomma ainsi car lorsqu’il commença à vivre il sourit et le remercia.
Sans le savoir, Uru venait de créer son chef d’œuvre, il ne pourrait plus faire mieux, l’apothéose des êtres, après lui-même, venait d’exister.
En l’éduquant, il s’en rendit compte, il apprenait bien plus rapidement que Prÿhin ou Cryo. De plus, il devinait, par rapport à peu d’élément, une conséquence. Syör pensait aussi d’une façon tout à fait inhabituelle pour Uru, il pensait tout le temps, se remettant en question à chaque seconde, imaginant de nouveaux concepts qu’il proposa à son maître, certains étaient bien trop fantaisistes, aussi, Uru lui rappelait.
Syör ne se laissait pas démonter et proposait d’autres idées.
Uru jugea l’instant propice pour présenter Syör à Prÿhin.
Les deux esprits communiquèrent, et s’entendirent à merveille.
Prÿhin parla de toutes les expériences qu’il avait vécu, et surtout de la bataille contre les démons.
Syor lui expliquait des concepts et des idées que Pryhin avait par moment du mal à comprendre.
Les travaux de Syör sur la planète était plus rapides et efficaces et les félicitations d’Uru lui était invariablement adressées, gangrenant jour après jour l’esprit de Prÿhin, rongé par la jalousie.
Après un grand travail, Syör récolta tous les lauriers, Prÿhin alla voir son maître.

-Créateur, pourquoi ne m’aimez-vous plus ?
-Il n’est pas question de cela mon Enfant, Syör et toi êtes là pour m’aider, or, Syör est bien plus efficace que toi, dans sa conception il fut mieux fait, dans son éducation plus attentif et dans ses travaux plus actif, tu n’es pas au même niveau mais tu peux toujours aider.
-Maître, je refuse son existence.
-Je me moque de tes vœux, retourne travailler.

Alors une guerre insidieuse commença, Syör faisait et Prÿhin défaisait ou sabotait son travail.
S’en rendant compte, Syör fit de même, détruisant les œuvre de Prÿhin.
Uru, occupé à visiter les autres mondes et à vérifier si les démons étaient sortis du Vide ne fut pas là pour voir le jour où Syör fabriqua quelque chose et attendit caché que Prÿhin arrive pour détruire son œuvre.
Cela ne manqua pas, peu après, le premier né s’approcha, prêt à détruire. Cependant, Syör sortit de sa cachette.

-Cesse, Prÿhin, tu ne peux rien, je construis plus vite que tu ne détruis ! Même pour une besogne aussi primitive que celle-là tu m’es inférieur.
-Je n’ai que faire de tes paroles aussi venimeuses que le tentacule de Bauglir !

Il commença à détruire.

-Cesse ! Sinon…
-Sinon ?

Et Syör s’avança, portant le premier coup. Un combat acharné s’engagea, les montagnes s’aplatirent, les fleuves se tarirent, les vallées furent comblées, les forêts déracinées, les plaines brûlées.
Les espèces disparurent peu à peu, mourant dans ce combat de titans où aucun parti ne prenait l’avantage.
Alors, Uru revint et contempla ce désastre.
Ses deux créations furent interrogés. Syör imputa la faute à son frère, et Prÿhin fit de même.
Prÿhin fut sévèrement puni, ce qui eut pour effet de l’enfoncer un peu plus dans la folie.
Vu l’état de la planète, Uru n’eut d’autre choix que de la détruire entièrement et d’en refaire une autre du début à la fin, aidé par ses enfants.
Seulement, voulant laisser une trace de sa présence, Prÿhin voulu faire une grande partie de la deuxième planète, un énorme continent avec tout ce qui lui plaisait.
Son travail créa un déséquilibre et Uru dû détruire la planète.
Une nouvelle fois, Prÿhin fut puni.
Uru les amena dans un endroit au milieu de la matière où il n’y avait presque rien.

-Je nomme ce lieu Espoir, car j’espère que vous n’aurez pas la folie de vous battre.

Uru avait dit cela en regardant Prÿhin puis Syör. Pour la première fois celui-ci ressentit ce que son frère vivait et se jura de toujours faire en sorte d’être bien vu par son maître. Puis, le dieu reprit la parole.

-Je vous interdis de vous battre de nouveau ou de détruire les œuvres que vous faites. Le cas échéant, je vous éliminerai l’un comme l’autre.

Les deux créatures n’eurent d’autre choix que d’obtempérer.
La construction commença, Uru et ses créations créèrent le monde et les espèces en peu de temps. Prÿhin et Syör, unissant leurs talents contre leurs volontés, travaillaient à une vitesse défiant l’imagination.
L’esprit de Prÿhin eut une idée que celui de Syör, conformé au désir d’Uru, ne pouvait avoir.
Non loin du continent principal, Prÿhin créa une petite île, à l’est de la Terre, dont les côtes étaient des falaises abruptes par lesquelles on ne pouvait rentrer sur l’île, sauf une plage, à l’est de l’île, donc à l’opposé du continent qui permettait un accès facile.
Uru vit se travail et s’approcha de Prÿhin.

-Quelle est cette chose, mon Enfant.
-Une île, Vénéré.
-Je le vois, mais encore ?
-J’ai pensé à une sorte de sanctuaire pour les créatures des espèces se montrant les plus aptes à survivre.
Au moment de leur mort, on les amènerait ici et nous leur donnerions la vie éternelle comme récompense.
-Cela m’étonne de toi mon Enfant, mais c’est une bonne idée !

Le premier mensonge de l’univers venait d’être proféré par Pryhin.
Les travaux allaient bon train, Syör créait des lieux, Uru des espèces, chacun faisant par moment appelle à Prÿhin pour un peu d’aide. Peu à peu, Syör vint à lui faire confiance et à croire qu’ils étaient amis, son semblable lui fit croire que c’était le cas.
Il venait d’inventer l’hypocrisie.
Prÿhin était persuadé que son maître et son Syör étaient eux-mêmes hypocrites envers lui, qu’ils lui demandaient de l’aide juste pour lui faire plaisir et l’occuper, pour ne pas qu’il se sente trop inférieur, alors que dès qu’il avait le dos tourné, ils se moquaient.
Prÿhin venait ‘d’inventer’ la paranoïa.
Le demi-dieu avait un projet en tête, seulement, il ne pensait pas y arriver seul, ainsi il posa de façon détournée des questions à son père et son frère, mais quand ceux-ci lui demandaient des choses que lui savait et eux ignoraient, sur ses travaux ou certaines expériences qu’il avait vécues, il se détournait et ne répondait pas.
L’égoïsme était né.

Uru voyait parfois son premier fils matériel aller sur l’île, ce qui l’intrigua. Cependant, il ne pouvait y aller, Prÿhin lui avait fait jurer que ni lui ni Syör irait dessus tant qu’il ne leur autoriserait pas.
Le dieu et Syör continuèrent leurs travaux en toute tranquillité, créant espèces et lieux, modifiant des erreurs…

Pendant ce temps, sur l’île, Prÿhin brisa l’un des grands commandements de son Créateur, en créant lui-même des êtres matériels.
Après plusieurs essais il y parvint, créant un millier de créatures intelligentes, ayant la particularité que Uru n’avait jamais pensé à adapter à des intelligents, mais seulement aux espèces, de pouvoir se reproduire eux même, mâles et femelles ayant chacun leurs particularités propres.

Ainsi donc, Prÿhin en créa un millier. En le voyant, ils furent tous craintifs, et certains s’enfuirent.
Leur dieu les chercha et les regroupa, mais seulement il faisait nuit lorsqu’il ils furent prêt. Aussi, ils eurent froid et s’en plaignirent.
Prÿhin réfléchit et pensa au feu. Il en fit et leur montra comment le refaire.
Puis, il les éduqua, puis voyant que c'était une réussite, il en créa d'autres comme eux, afin qu'ils soient plus nombreux au début.
Cela prit des temps immémoriaux, il dut leur apprendre un langage secret afin que si Uru ou Syör les rencontrait, ils ne puissent les comprendre. Il leur apprit aussi à s’abriter, chasser…
Il les étudia aussi et créa des unités de mesure du temps des distances et des poids.
Il calcula que, en moyenne, ses enfants vivaient 350 ans, pouvaient procréer vers une quinzaine d’années pour les hommes et un peu avant pour les femmes, cependant, l’enfantement entraînait des problèmes à un si jeune âge.
Prÿhin leur donna le nom de Khrÿn, ce qui signifie : Vengeance.

Prÿhin les éduqua génération après génération. Ce qui était des centaines d’année pour les Khrÿns n’était que peu de temps pour les dieux.
Prÿhin aimait à passer du temps avec ses enfants les écoutant et les éduquant, il remarqua que chacun d’entre eux était différent, et que les différences entre un représentant mâle et un représentant femelle étaient encore plus flagrantes les uns des autres qu’entre eux.
Ils apprirent à maîtriser divers éléments, avec des façons que Prÿhin n’avait même pas imaginé.
Baignés dans les récits de Prÿhin sur Uru et Syör, les Khrÿns transformèrent leur île en véritable forteresse.
Une gigantesque ville entourée d’énormes murailles et adossée aux contreforts nord de l’île fut bâtie. A l’est de l’île, avant la plage, Prÿhin avait dressée une vaste forêt de conifères partant du nord-est jusqu’au sud. A l’ouest se trouvaient de grandes montagnes. Des contreforts nord coulait une rivière qui passait dans la ville, jusqu'à se perdre dans la forêt sud pour créer un lac et ensuite se jeter dans l’océan.

Entre la cité des Khrÿns et la forêt du sud, Prÿhin avait aménagé une vaste plaine.
Les Khrÿns étaient d’assez bons maçons, des chasseurs corrects ainsi que des mineurs et des bûcherons passables.
Doués pour la pêche, mais surtout, Prÿhin les avaient créés dans l’optique de se venger, les Khrÿns étaient des guerriers nés.
De plus Prÿhin les créa menteurs, hypocrites, paranoïaques et égoïstes.
Les Khrÿns ne connaissent qu’une notion de profit personnel.
Leur dieu en eut un exemple lors d’une chasse, deux Khrÿns se battait contre une puissante créature, et s’ils avaient travaillés de concert, ils auraient vaincu. L’un d’eux se retrouva aux prises avec la bête, ayant le dessous il demanda de l’aide à son compatriote qui s’enfuit.
Quand Prÿhin instaura un ordre hiérarchique, les Khrÿns choisirent comme moyen de promotion social l’assassinat.
Alors, le demi dieu leur apprit à fabriquer des armes et des armures.
Les Khrÿns fabriquèrent un port sur la plage, et creusèrent dans la montagne ouest pour créer des grottes en vue du continent, ils y placèrent des engins de guerres, balistes et autres catapultes.

Prÿhin guida une expédition de ses enfants sur le continent.
Les Khrÿns surprirent Syör dans son sommeil et l’attaquèrent.
Le demi dieu se réveilla instantanément et combattit ses agresseurs pendant que Prÿhin les regardait en souriant.
Les Khrÿns furent vite vaincus et Syör appela son maître.
Celui-ci le congédia et parla longuement avec Prÿhin qui le conduisit sur l’île de Nurion.
Là, il étudia longuement les Khrÿns et ne put se résoudre à les détruire, ils étaient une espèce intelligente, peut être son chaînon manquant.
Les Khrÿns vivraient donc, mais comme punition, Prÿhin perdit son enveloppe corporelle pour ne devenir qu’un spectateur.
Durant ce temps, Syör, enragé et vexé à mort créa, lui aussi des êtres.
Ils ressemblaient aux Khrÿns, en plus grand et fort, avec une peau moins pâle.
Il les éduqua comme il le put, les entraîna à l’art de la guerre et leur donna le nom de ‘Etani’.
Juste après, Uru alla le voir, étudia les Etanis et leur culture, les jugea aptes à survivre et réserva à Syör le même sort qu’à Prÿhin.
Ayant toujours les harangues de leur dieu en tête, les Khrÿns et les Etanis commencèrent une longue guerre sous l’œil impuissant de leurs pères.
Les Khrÿns lancèrent les premières attaques sur le continent, créant des colonies, jusqu'à ce que le roi Etani lance une grande campagne militaire pour chasser la menace adverse.
Un statut quo dura, jusqu’à ce que les Etanis lancent une vaste armada qui ne posa jamais pied sur Nurion.
Armada après armada, les Etanis s’approchèrent de plus en plus de la plage.

N’y tenant plus Prÿhin eut une idée de génie, il partit dans le vide immatériel et pactisa avec Cryo, son frère honnis.

Les démons aideraient les Khrÿns à condition que ceux-ci, à l’aide d’un art qu’ils nommèrent ‘magie’, brisent le seau qui les emprisonnaient dans l’immatériel et les laissent pénétrer dans le monde.
Alors, par un long travail Prÿhin pénétra les rêves des Khrÿns les plus prometteurs pour la magie et leur apprit.
Les Khrÿns invoquèrent les premiers démons et lancèrent une vaste contre attaque, balayant les ports Etanis.
Syör contre-attaqua, il confia des pouvoirs à certains Etanis, des élus que l’on nomma prêtres.
Les Etanis firent une grande armée et l’amenèrent à la rencontre de celle des Khrÿns, tandis qu’une armée secondaire la contournait et prenait les flots pour l’île de Nurion, sans défense.
La bataille opposa les Etanis aux Khrÿns alliés des démons, dont les 8 majeurs.
Les Khrÿn avaient un avantage certain, jusqu'à ce qu’un messager venant des avant-postes côtiers leur apprenne la perte de Nurion.
Même s’ils vainquaient, ils ne pourraient pas reprendre une telle position.
Les Khrÿn s’enfuirent du champ de bataille, transformé en lande stérile entrecoupée de marécages.
Les Etanis occupèrent Nurion, abattant tous les Khrÿn y résidant, ils prospérèrent et maintinrent leurs coutumes.
Ceux restés sur le continent dégénérèrent. Une affaire de succession éclata entre deux frères et leurs partisans.
Le royaume Etani se scinda en deux, puis en trois quand des nobles prétendants au trône se taillèrent un troisième royaume.
Les trois royaumes sont en guerre perpétuelle, bien que les combats soient rares la tension est présente, le savoir disparut, la superstition prit sa place.
Ils changèrent de nom et se nommèrent Humains, et oublièrent l’existence des Khrÿns, les démons devinrent légendes et les Etanis ne furent plus que des rôdeurs puants pour eux. Les Etanis de Nurion restèrent purs et aussi forts, ils se sont donnés le rôle de gardien du monde contre les démons et les Khrÿns, et bien que pour eux les Humains soient inférieurs et que ces derniers les traitent comme des moins que rien, ils les protègent.
Les Khrÿns quant à eux se réfugièrent sous terre et s’y sont habitués, leurs yeux adoptant l’obscurité et se blessant au soleil, leur peau et leurs cheveux devinrent tout à fait pâles. Mis à part cela, ils sont toujours aussi purs, et allié aux démons.
Leur but reste le même, éliminer tous les Etanis.